L’Histoire de la Poubelle
Avant l’invention de la Poubelle et du tri sélectif , comment les déchets ont été traités dans les anciennes civilisations, jusqu’à nos jours ?
Le problème des ordures est un problème qui a traversé le temps. Nous allons essayer de voir, comment les générations précédentes ont géré leurs ordures, les problèmes rencontrés et les solutions suite aux problèmes.
La gestion des ordures avant l’invention du tri sélectif
La gestion des déchets avant l’intention des poubelles , a été et est un problème qui traverse le temps. La manière dont les déchets sont pris en charge par les différentes sociétés, permette de définir une politique urbaine et sociale .
Au 21 ème siècle, nous essayons d’être plus éco-responsable en diminuant nos ordures, en apportant son contenant à un marchant, en gaspillant moins, avec le tri sélectif, c’est devenu un devoir (objectif Zéro déchet).

De nos jours les déchets sont omniprésents dans nos environnements, il existe notamment des continents de plastique dans les océans, les déchèteries débordent, etc.
Les déchets nous envahissent, heureusement les techniques de gestion de déchets sont de plus en plus ingénieuses, car les ordures sont devenues un problème très ancré dans notre époque contemporaine.
Cependant, depuis les premières civilisations, la question de la gestion des déchets s’est posée.
Il y a des déchets qui sont bio dégradables, ils finissent par disparaître par un mécanisme naturel, ou on peut les brûler, les ensevelir sous la terre, en faire un composte, ou encore les donner comme nourriture aux animaux.
Avec le nombre d’habitants qui augmente et l’extension des villes sous l’antiquité, il a fallu mettre en place des systèmes de gestion des ordures.
Athènes ne possède un système d’évacuation des ordures qu’au 5ème siècle avant J.C.

Les Grecs vont mettre en place un système d’évaluation des ordures essentiellement composé de restes alimentaires, de vieux vêtements et de vieux débris de poterie.
Les Romain quant à eux, ont créé des fausses en dehors de la ville où les habitants déposent leurs ordures et les restes d’animaux sacrifiés, ou encore abandonnent les rebuts dans des vases en terre cuite, des récipients en pierre au pied des immeubles.
Le contenant de ces pots peut être encore utile, et des boueux (ancêtre des éboueurs) sont chargés de vider les récipients.
Les paysans ont la possibilité de récupérer ces ordures qu’ils considèrent comme utiles, ils les épandent sur leurs champs pour les rendre fertiles.
Déjà à l’époque antique, ils essayent de redonner une fonction à une matière qu’on a laissé de côté.
Passons au moyen âge, où les déchets connaîtront un essor, en détritus alimentaires, les excréments, eaux usées, boue.
Les habitants de Londres ont été évalués sur leur production d’excrément, et à cette époque ils en produisent cinquante tonnes par jour.
L’insalubrité des villes médiévales se voit dans le nom que l’on a donné à certaines rues comme : rue salle, rue du bourbier, ou au 14ème siècle à Londres, Sherborne Lane est mieux connue sous le nom de « Shiterburlane » .
Les monarques qui se succèdent, essaient tant bien que mal de mettre de l’ordre dans tout ça, mais ils se heurtent aux mauvaises volontés des riverains, et pendant des siècles les villes seront insalubres.
Les habitants des cités sont préoccupés par leur survie et ne croyant que les déchets sont des causes de pandémie, ils ne se préoccupent pas de la saleté prédominante dans les villes.
Les cochons servent d’éboueurs pour manger les détritus, mais durant les famines, ils sont toujours les premiers à être mangé pour la survie de la population urbaine.
L’insalubrité due aux ordures, à la saleté régnant dans les villes, va participer à la propagation d’épidémies envahissant l’Europe. Entre 1346 et 1353, la peste noire se montrera particulièrement meurtrière, elle fera entre 25 et 45 millions de victimes en Europe.
Lentement, les déchets vont être de mieux en mieux gérés. Le terme « déchet » vient de « déchoir », c’est-à-dire qui n’a plus d’utilité et il sera utilisé vers le XVII ème siècle.
Au XVII ème et XVIII ème siècle, les bouchers Parisiens abattent eux-mêmes les bêtes qu’ils achètent sur les marchés aux bestiaux, la mise à mort se fait dans une pièce appelée « tuerie », elles sont généralement à proximité de la boutique .
La présence de nombreuses tueries situées au cœur de Paris, provoque beaucoup de nuisances pour la population, comme : la mauvaise odeur ou la saleté des rues environnantes .
Au XVIII ème siècle, il y eu un développement de l’hygiène en ville. À Paris les détritus continuentà être évacué via le tout à la rue en rejoignant laborieusement la Scène.
Ils transforment certains endroits en un véritable cloaque, les scientifiques et les médecins de l’époque sont inquiets par le rejet des déchets et des vapeurs nocives qui imprègnent les rues de la ville et risquent de corrompre les réserves de nourriture.
Ils inventent des techniques comme : le pavage des rues pour faciliter le lavage, la circulation, circulation de l’air et des humains.
Les riverains de Paris à la veille de la Révolution française, vont encore être mis à contribution, pour nettoyer et évacuer les immondices.
Peu à peu, de nouvelles anxiétés se développent, le sens olfactif de racine, les exhalaisons excrémentielles, la putréfaction des cadavres sont maintenant un danger.
L’insalubrité qualifiée de pathologie urbaine est désignée comme responsable du dérèglement de la santé.
Voyageons au Canada le 5 mai 1779, Valentin Jautard écrit dans la gazette de Montréal : «Je compare notre ville à une étable entourée de fumier et de vilainies ; Il n’est pas possible de marcher sur le port sans se bouzer jusque aux oreilles (du soulier). Il n’est point besoin d’échelle pour escalader les murs puisqu’il est très aisé d’y pénétrer sur les monceaux de fumier et il est nécessaire de se munir de bottes pour se promener le long du port et ce n’est pas une petite dépense. ».
À partir de 1840, débute la construction d’un système d’égout à Montréal, les déchets s’évacuent ensuite dans le fleuve stLaurent, à Québec , à Montréal ou encore aux Trois-Rivières.

Au 19ème siècle les choses évoluent, Victor Hugo rappelle qu’il ne s’agit pas ici d’une matière inutile : « ces tas d’ordures du coin des bornes, ces tombereaux de boue cahotés la nuit dans les rues, ces affreux tonneaux de la voirie, ces fétides écoulements de fange souterraine que le pavé vous cache, savez-vous ce que c’est ? C’est de la prairie en fleur, c’est de l’herbe verte (…), c’est du pain sur votre table, c’est du sang chaud dans vos veines, c’est de la santé, c’est de la joie, c’est de la vie ». On veut changer plusieurs choses en faisant circuler les populations par l’air, par la mobilité, etc. »
Le chiffonnier va prendre de l’importance dans la gestion des déchets, muni de son bâton piquant et de son sac sur le dos, il fouille les ordures pour ensuite les stocker, les transformer.
Celles-ci vont ensuite retourner à l’industrie du bon marché ou même aux commerces de luxe.
Les chiffonniers sont indispensables, chacun à son territoire, ils doivent respecter les règles et la hiérarchie, il s’agit souvent des migrants des campagnes.
Avec son sac il ramasse essentiellement des chiffons, qui serviront à faire la pâte à papier avant qu’on apprenne à transformer le bois en papier.
L’invention de la poubelle – tri sélectif
Les poubelles accompagne depuis plus d’un siècle les Parisiens. Au départ ce n’est qu’un récipient prévu pour recevoir et stocker temporairement les déchets. Ce récipient doit son nom son inventeur, un préfet de la Seine, et son usage est imposé par ce dernier en 1884.
Il a été notamment, juriste, administrateur et diplomate français.
son parcours :
Venant d’un milieu aisé, d’une famille bourgeoise de Caen, il fait de brillantes études dans le domaine du droit et obtient son doctorat.
Nommé chargé de cours dans divers établissements : université de Caen, ensuite de Grenoble ainsi que Toulouse. Il sera Nommé préfet de Charente en Avril 1871 par Adolphe Thiers.
Il mène ensuite une carrière dans la préfectorale, enchaînant successivement les postes de préfet : de Isère, de Corse, Du Doubs, des Bouches du Rhône, et de la Seine, 1883-1896.
Entre autre chargé de l’administration courante de la ville de Paris, le préfet de Seine exerce une grande influence, alors que la fonction de maire de paris est abolie.
Il prendra des arrêtés du 24 novembre 1883 et du 7 mars 1884.
Les origines de la poubelle en France
Le préfet de la Seine sous la III ème République, Il est ainsi amené à prendre les arrêtés du 24 novembre 1883 et du 7 mars 1884 signe un arrêté préfectoral, afin de diminuer les montagnes de déchet dans les rues de la région parisienne. À cause de cet arrêté, les propriétaires Parisiens ont l’obligation de fournir à leurs locataires un récipient pour les ordures ménagères.
L’arrêté mentionne : « Dorénavant, les ordures ménagères seront ramassées par l’intermédiaire d’un récipient en bois garni à l’intérieur de fer blanc, de manière que rien ne puisse s’en échapper. Ces récipients pourront également contenir des cendres chaudes sans risque d’incendie ».
Ramassage des poubelles


Il donne des précisions sur la dimension du récipient, de 80 litres à 120 litres et moins de 10 kg à vide, la présence d’un couvercle, une anse, etc.
Durant trois mois, les poubelles est la cause de délibérations, de commissions, d’oppositions des chiffonniers et des hygiénistes, puis il y a le vote du conseil municipal de Paris le 22 février 1884. Le Bulletin municipal officiel de la ville de Paris du 7 mars 1884 publie un nouvel arrêté nommé « Enlèvement des ordures ménagères, Règlement », aussi signé par le préfet de Seine, il supprime la taille minimale des récipients et précise les modalités de leur utilisation. Le reste du département de Seine suit progressivement.
Au moment de sa création, le tri des déchets ( tri sélectif ), est prévu pour cet effet, trois « récipients » spécifiques :
- Un « récipient commun » pour les « résidus de ménage »
- Un « récipient spécial » pour les « débris de vaisselle, verre, poterie, etc. Ordures provenant des ménages
- Un « récipient spécial » pour les coquilles d’huîtres et moules.
Le 16 janvier 1884, Le Figaro, critique la « boite Poubelle » (avec une majuscule, pour faire allusion à son inventeur). Le terme «Poubelle» est adopté très rapidement, et c’est comme ça, que depuis 1890 le terme rentre dans le supplément du Grand dictionnaire universel du XIX ème siècle.
Les éboueurs ont pour mission, de vider régulièrement les poubelles que l’on peut trouver sur les trottoirs, dans les cours, etc, à l’aide des camions qui s’occupent du ramassage des détritus, pour les emmener dans les décharges. Les poubelles s’impose en France, dans chaque commune, dans les foyers et même dans les pays industrialisés qui adopteront le ramassage des ordures.
Le récipient laisse place au bac – tri sélectif
Fin XIX ème, la collecte sélective ainsi que le vocabulaire attaché aux déchets évoluent. On utilise de plus en plus les termes : bac ou conteneur ( avec des codes couleurs différents pour les couvercles).
On passe dans les années 1990 à Paris, où on peut voir dans certaines constructions d’immeuble, dans lesquelles la collecte sélective n’est pas présente.
Que l’adaptation des locals poubelles en local privé n’est pas immédiat ( un local pouvait se trouver au sous-sol, entre le parking et les caves, etc). Les bacs se multiplient ce qui en contrepartie réduit l’espace, un espace qui reste cependant accessible.
Les bacs munis d’une puce deviennent « intelligents ». Cette puce permet d’avoir le poids des déchets à chaque collecte. Afin d’obtenir des statistiques fiables sur la quantité des ordures produites.
Rappelons-nous, que les déchets deviennent des « matières premières secondaires », cela veut dire qu’il est possible de les réutiliser, pour en faire de nouveaux objets. En les réutilisant, on économise beaucoup d’énergie et on protège l’environnement.
Pour terminer, depuis les premières civilisations à nos jours, l’être humain cherche des systèmes de gestion des déchets, en les triant, les classant, en les enfouissant, les transformant et même en faire de l’art. N’oublions pas aussi la gestion de la population, la gestion des espaces, l’aération afin de lutter contre les maladies graves. Concernant les poubelles que nous connaissons aujourd’hui, qui est une boite, elle peut être fabriquée de divers matériaux et dimensions. Servant à contenir temporairement nos détritus jusqu’à l’arrivée des éboueurs, elle possède de multiples formes et plusieurs codes couleur généralement sur leur couvercle, pour nous aider à trier.